Berlusconi, fin de l'épisode ?

Publié le par cc jung in effect

Le dernier acte de l’opéra bouffon 
Il a encore réussi à faire parler de lui. Silvio Berlusconi, dérogeant aux règles élémentaires qui codifient les apparitions cathodiques à quelques jours du scrutin, souhaitait s’inviter comme à l’accoutumée, dans une émission produite par l’une de ses chaînes de télévision. Devant la levée de bouclier de ses adversaires et des instances qui régissent les média, il vient d’y renoncer. Cette frénétique volonté de surexposition médiatique trahit peut-être l’inquiétude du Cavaliere qui pourrait bien être désarçonné dans quelques jours malgré ses ultimes ruades. L’épisode Berlusconi touche peut-être à sa fin.
Les jours se suivent et se ressemblent en Italie. Pas une journée en effet sans que le grand Silvio ne défraye la chronique et le rythme des dérapages du Cavaliere semble s’accélérer au fur et à mesure que le compte à rebours électoral touche à sa fin. C’est le signe évident que le flamboyant bonimenteur sent l’ombre d’une défaite planer et qu’il peine à se remettre en selle même s’il monopolise…la scène. Sa dernière foucade ? Il souhaitait apparaître à nouveau dans une émission de télévision diffusée par l’une de ses chaînes et ce, au mépris des lois électorales qui régissent les apparitions à quelques jours des élections décisives. Il est vrai que le Silvio du village a toujours considéré que les lois étaient seulement utiles à condition de les contourner allègrement ou de les remanier à sa guise au gré des inculpations.
Cette ultime caprice cathodique illustre à merveille la méthode et le mélange des genres du chef de Forza Italia, propriétaire d’un empire médiatique, d’un des plus prestigieux clubs de foot transalpin et d’un conglomérat florissant. Omniprésent dans la lucarne, bavard impénitent, prétentieux notoire et gaffeur multirécidiviste, Silvio Berlusconi le populiste a fini par ressembler à ce qu’il a toujours été, une caricature, l’illustration parfaite d’un protagoniste d’opéra bouffon, un personnage tout droit sorti d’un mauvais téléfilm produit par ses chaînes à paillettes vulgaires.

Empereur de pacotille

 
L’église catholique juge le retour de la Gauche comme une perspective apocalyptique et amorale
 
Chacune de ses gesticulations outrancières comme les insultes proférées à l’égard de l’électorat de son adversaire Romano Prodi il y a peu, fait sans douter parler de lui mais cette surexposition médiatique et polémique amplifie par un effet de loupe grossissante, l’outrance du show Berlusconi et préfigure sa débâcle future. Tout a été bon pourtant pour tenter de relancer l’audience à défaut de programme (le sien est un chapelet vertigineux de promesses démagogiques). Il s’est arrangé pour se faire adouber à nouveau par l’Empereur Bush il y a quelques semaines, il a reçu le soutien appuyé de l’église catholique qui juge le retour de la Gauche comme une perspective apocalyptique et amorale tout en brandissant quelques résultats économiques bidouillés comme tout expert en communication politique. Les chiffres font bavarder, on leur fait tout dire mais ils ne signifient pas grand chose, n’est-ce pas ?
La chute du bouffon insulaire annonce sans doute une autre ère politique en Italie, plus responsable, plus digne et moins cynique. Son parcours aura été celui d’un démagogue exemplaire, prêt à s’allier avec les pires composantes de l’échiquier politique, ne reculant devant aucun effet et aucune contradiction flagrante pour assouvir sa soif de pouvoir et de reconnaissance. Une fulgurance médiatique et politique, une frénésie du paraître et de l’esbroufe et un culot hallucinant dont s’inspire sans doute l’un des futurs candidats à la présidentielle française en 2007. Pas besoin de vous faire un dessin là où il y a déjà une candidature et une caricature toutes prêtes.
 
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CC Jung
 
 

Publié dans Omegactualité

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