L' homme est devenu...

Publié le par cc jung in effect

Une marchandise comme les autres
 
La journée d’action s’annonce d’ores et déjà comme un succès malgré les tentatives de noyautage et la récupération accomplie par notre nouveau Premier ministre, Nicolas Sarkozy. Ce dernier occupe encore une fois le champs de ruines laissé par cette énième crise qui secoue une fin de règne à bout de souffle. La faiblesse du pouvoir est telle que le château de cartes élyséen semble retenir son souffle à chaque bourrasque politique, laissant le bonneteau de l’intérieur battre à nouveau le jeu dans cette partie de poker destructrice avec ses effets de manches et ses scalps commanches.
 
De nombreuses rues françaises se sont donc emplies d’un flot impressionnant d’étudiants, de syndicalistes, d’élèves, de parents et de sympathisants sans que les débordements coutumiers ne viennent ternir cette démonstration de force, pour l’instant. Car il s’agit bien d’une lame de fond, d’une vague puissante de l’opinion et d’un vrai mouvement social et non d’une frénétique gesticulation d’étudiants inconscients comme de nombreux élus de la Majorité se complaisent si souvent à les décrire.
 
Le plus étonnant dans ce dossier emblématique s’avère être le soutien d’une frange de la jeunesse européenne parfois issue de ces « pays vitrines » que l’on nous vante à longueur de discours. Le succès planétaire des mouvements alter-mondialistes, écologistes et anti-mondialisation dénote d’une prise de conscience grandissante de la part de la jeunesse de nos pays dits « développés », d’un refus d’une fatalité systémique imposée par l’ultra-libéralisme qui a oublié de mettre l’homme au cœur de sa machinerie infernale. Qu’une génération refuse que la précarité devienne institutionnelle est un signe de vitalité, d’espoir et de remise en question d’une économie qui n’est plus au service des hommes mais qui asservit. Après tout, quoi de plus normal qu’un mouvement de colère épidermique lorsque la seule perspective d’avenir émise par les autorités à toute une tranche de la population, revient au fait d’entériner et de légiférer une casse sociale et un dynamitage du droit du travail, sans aucune contre-partie. Le pire aurait sans doute été une résignation silencieuse, c’est leur avenir immédiat qui est ici misé sans la moindre concertation élémentaire et sans la moindre considération.
 
 

Colonie stellaire

La tectonique des plaques qui agite les soubassements de nos sociétés
 
 
Ces manifestants ne ressemblent en rien aux caricatures que les « faiseurs d’opinion » nous servent jusqu’à la nausée, des gauchistes utopiques aux fonctionnaires en herbe en passant par les enfants choyés d’un état protecteur. Il convient sans doute de rappeler aux évanescents propagandistes de l’inéluctabilité économique que la tectonique des plaques qui agite les soubassements de nos sociétés échappe à bien des raccourcis, bien des analyses et autant de projections initiales. Le spectre de 2002 venu des abysses de la frustration avait fait bien des dégâts, trop d'élus l'ont oublié. Après deux mois d'avertissement, deux élections nationales en guise de sanctions, un référendum raté, une crise majeure dans les banlieues, il serait absurde de nier le malaise ambiant et sa profondeur. Concernant cet épisode spécifique et comme le dit un peu pompeusement peut-être Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière,  la seule vraie question est de savoir « si les travailleurs français ont dix ans de retard ou dix ans d'avance » et non de savoir s’ils ont tort ou raison. 
 
Le vrai combat qui attend sans doute les générations futures est ébauché ici, dans ce contrat de première embauche, dans ce refus des postures, des mensonges et du renoncement dramatique à un semblant de souveraineté économique. Les multinationales qui mettent en coupe réglée l’économie planétaire, les instances dirigeantes et la politique internationale, imposent désormais leurs règles du jeu avec la froideur implacable des chiffres et des marges. L’ insupportable spectacle de l’autosatisfaction permanente de notre ministre de l’économie, les pantalonnades du bonimenteur insulaire Berlusconi et l’énorme propagande de ces firmes anthropophages ne pourront pas cacher très longtemps un fait terrifiant que l’on voudrait nous forcer à admettre sans moufter : l’homme est devenu une marchandise comme les autres.
 
 
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ROME - Le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, a qualifié de "couillons" les électeurs comptant voter pour l'opposition de centre-gauche lors des élections générales des 9 et 10 avril.
Ses adversaires, emmenés par l'ancien commissaire européen Romano Prodi, ont répliqué en l'accusant d'être "mal dégrossi, vulgaire et violent". Berlusconi a utilisé le mot qui fâche lors d'un discours à une association de commerçants. "Coglioni" signifie, au sens propre du terme, "testicules".
 
 
 
 
 
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CC Jung

Publié dans Omegactualité

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