Impacts diaboliques presque signés
Omegalpha mute sans arrêt comme un acide désoxyribonucléique enrichi à l’uranium ou engraissé à l’agent orange et il n’est pas toujours évident de suivre les méandres du vaisseau mère. Dernière nouveauté, une injection fatale de décibels dans le monde cybernétique...
Les observateurs attentifs et les familiers du blog ne sont pas sans savoir que le vaisseau Omegalpha diffuse des mots, du sens, de l’image et du son à destination des Terriens et autres habitants des mondes parallèles, des denrées mentales dont ils ont cruellement besoin. Autant de vastes sujets d’expérimentation et autant d’actualités difficilement gérables en même temps pour l’équipage malgré son dévouement sans faille.
Une première hybridation est née il y a quelques mois, c’est le vaisseau Mescalina qui a désormais atteint sa vitesse de croisière en orbite géostationnaire. Ce croiseur de la dernière génération, guidé d’une main sûre par le Lieutnant Chen Ying, diffuse des images illicites à fort contenu subliminal en direction des centres névralgiques de la planète terre. En dépit des incessantes patrouilles de l’Empire de l’Ordre Nouveau, Mescalina propage sans discontinuer ses acides icônes, ses images licencieuses et chamaniques et sa substance hallucinogène sans compter.
Pour ce qui est du son, les données du problème se sont avérées beaucoup plus complexes du fait du système de brouillage puissant utilisé par le « Ministère de la propagande intensive et bienfaisante » et de la relative facilité pour repérer l’émetteur sonique illégal. Après d’infructueux essais et non sans avoir envisagé les solutions les plus farfelues, l’équipage d’Omegapha a décidé de frapper fort en insérant, en injectant directement dans la Matrice, le poison sonore virulent.
Sous la houlette du major DJ CC Jung, les techniciens et les ingénieurs du son ont pris le parti de partager l’ensemble de l’œuvre pirate concoctée patiemment dans les laboratoires de contre-culture nichés quelque part dans le système solaire. Soit, plus d’une soixantaine de mantras religieusement mixés qui se baladent désormais en toute indépendance dans la gigantesque machinerie du peer to peer à la disposition de tous les initiés et autres curieux. Désignés sous l’appellation générique et codée de « DJ CC Jung », ces véritables sous-munitions se sont donc répandues dans tous les tubes à la vitesse du haut-débit et dans les réseaux aux noms aussi étranges que Bearshare, Shareaza et autre Edonkey. A bon entendeur, salut !
Equipage d’Omegalpha. (See U nit)