Menace édulcorée ?
Atomik Korea barnum
SEOUL - Les Nord-Coréens couvrent leur dirigeant Kim Jong-il de louanges, à l'occasion de son 64e anniversaire, tandis que les observateurs étrangers s'interrogent sur sa succession.
Kim, qui ne se montre que très rarement pour ce que les autorités nomment le jour férié "le plus profitable" de l'année, a en outre reçu des messages de félicitations en provenance du Bénin ou du Laos, mais aussi de la part du président russe Vladimir Poutine, selon la presse officielle.
Ces dernières années, les observateurs se sont montrés particulièrement attentifs dans l'espoir que le "cher dirigeant" saisisse l'occasion de son anniversaire pour désigner l'un de ses trois fils en tant qu'héritier de la dynastie communiste nord-coréenne.
Kim approche de l'âge auquel son père, Kim Il-sung, l'a nommé au poste de secrétaire du comité central du Parti des travailleurs coréens, en 1974, le propulsant ainsi au rang de successeur officiel.
Son fils aîné, Jong-nam, âgé de 34 ans, est semble-t-il en disgrâce pour avoir tenté de pénétrer au Japon, il y a quelques années, avec l'intention de visiter le Disneyland de Tokyo.
Les deux autres, Jong-chol et Jong-un, qui sont âgés d'une vingtaine d'années, semblent trop jeunes pour accéder au rang d'héritier, estiment les observateurs avisés. (Libération)
Article dans son contexte :
La note du DJ : A l’heure où l’Iran tente de contrer maladroitement une intense campagne de déstabilisation sur fond de fantasme nucléaire, la Corée du Nord (qui l’a complètement perdu d’ailleurs, le Nord) fête son grand leader charismatique dans la plus pure tradition stalinienne. Etrange vestige de la guerre froide, ce pays vit dans une situation cauchemardesque, un mélange de paranoïa totale de territoire assiégé et de propagande outrancière et ubuesque, le tout sur fond de famine généralisée. Kim Jong-il (le Grand leader, grand timonier, génie auto-proclamé et vrai dérangé) dispose en effet de bombes nucléaires pointées vers les grandes capitales asiatiques environnantes tout en affamant consciencieusement une grande partie de sa population qui ne survit que grâce à l’aide alimentaire.
En état de siège permanent, la Corée du Nord investit ses maigres ressources dans une surenchère armée, menaçant à tout moment de déclencher le feu atomique en cas de « provocation ». Nous avons là un cocktail parfait : un dictateur, une population qui crève de faim, prisonnière d’un état impitoyable, des armes de destruction massive et une vraie menace nucléaire. Pendant ce temps-là, l’Empire du Bien et ses affidés cherchent des noises à l’Iran qui souhaite reprendre un programme nucléaire civil. Les millions de coréens affamés doivent sans doute maudire le destin qui a fait de la Corée du Nord un pays sans pétrole et sans musulmans, deux facteurs déterminants pour les prédateurs de la planète.
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CC Jung