Guerre de chiffres
Le remède qui nourrit le mal
C’est une évidence… L’actualité nous le rappelle chaque jour avec instance, la lutte contre le terrorisme dans sa forme actuelle est une réussite qu’il convient de saluer à sa juste mesure. Les charters lourds de cargaisons d’hommes à torturer qui sillonnent gaiement nos ciels européens, la promesse du centre aéré de Guantanamo et la démocratisation de l’Irak participent allègrement à ce résultat probant. Des initiatives récentes comme le gigantesque mur qui avale encore plus les Territoires occupés, les menaces proférées à l’encontre de l’Iran et l’indifférence amusée devant le génocide en cours au Darfour devraient permettre de consolider le grand œuvre de l’Empire.
Les affreux utopistes, les sociologues et autres fins connaisseurs des déséquilibres criants de notre monde qui prétendent que l’injustice, la pauvreté et la stigmatisation restent les plus sûrs levains pour le mouvement terroriste, reçoivent ici le plus cruel démenti à leurs affirmations farfelues. La lutte contre le terrorisme marque des points puisque l’ennemi a déjà été identifié, répertorié et catalogué dans la plupart des pays européens. Son origine et sa religion sont clairement établies et son profil criminel largement diffusé par les moyens étatiques relayés par les organes de presse.
D’autre part, les guerres préventives mises en œuvre ou en voie de l’être devraient permettrent de poursuivre l’effort accompli en vue d’éradiquer définitivement la menace. Les nouvelles lois votées dans la plupart des pays occidentaux et une surveillance accrue des suspects, ont permis de stopper les attentats dans les pays alliés ou solidaires. Enfin, ultime gain de cette lutte acharnée, l’Irak qui vient de se doter d’un gouvernement démocratique, vit désormais dans la paix et la quiétude des pays qui ont rejoint l’axe du Bien. La lecture de la dépêche de l’AFP devrait achever de convaincre les ultimes récalcitrants…
« WASHINGTON (AFP) - Plus de 11.000 attaques terroristes ont tué 14.602 personnes dans le monde en 2005, la majorité en Irak, selon les statistiques publiées vendredi par le gouvernement américain.
Ces chiffres, contenus dans le rapport annuel sur le terrorisme du département d'Etat, présentent une forte augmentation par rapport à ceux de l'année dernière (11.111 attaques en 2005 contre 651 attentats en 2004), mais cela est dû à une modification du mode de recensement. Cette année, le Centre national de l'antiterrorisme, chargé de collecter les données, a en effet inclus tous les actes terroristes, et non plus seulement ceux relevant du "terrorisme international", c'est-à-dire impliquant des citoyens ou des territoires d'au moins deux Etats.
Cette nouvelle classification a permis d'inclure les quelque 3.500 attaques commises en Irak, qui ont tué d'après ces chiffres près de 8.300 personnes, soit 55% du total. Près de trois mille personnes (environ 20% du total) ont été tuées au cours de quelque 360 attaques suicide. Si le rapport précise que les dirigeants d'Al Qaïda, et en premier lieu Oussama ben Laden, continuent "d'influencer idéologiquement leurs partisans de par le monde", il estime que leur rôle opérationnel a été largement réduit par la traque internationale qui leur est menée.
La première phase d'une guerre potentiellement longue
"Il apparaît que les dirigeants principaux d'Al Qaïda ont souvent inspiré l'activité terroriste mais ne sont plus en mesure de la diriger aussi directement que par le passé", estiment les experts du département d'Etat. "De plus en plus, de petites cellules ou des individus isolés ont su tirer parti des technologies modernes et des outils de la globalisation (...) Ces petits groupes représentent des +micro-acteurs+ extrêmement difficiles à détecter ou à contrer".
L'année 2005 a également été marquée par "l'expansion de réseaux stratégiquement importants qui alimentent le flux de terroristes étrangers en Irak", qui demeure "un front crucial dans la guerre globale contre le terrorisme", ajoute le rapport. S'il se félicite, comme les années précédentes, des coups portés à la direction d'Al Qaïda, le rapport reconnaît que "le groupe est résistant. D'importants membres de son encadrement sont encore en vie et s'adaptent à nos opérations". "Nous n'en sommes toujours qu'à la première phase d'une guerre potentiellement longue (...) Il est probable que nous devrons affronter pour des années encore un tenace ennemi".
Liens :
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CC Jung