Ajouter du chaos au chaos

Publié le par cc jung in effect

Iran ou ira pas ?
 
 
A l’heure ou le bruit des bottes se fait de nouveau entendre et que les mires se tournent vers l’Iran, au risque de plonger le monde dans la véritable troisième guerre mondiale, l’exemple irakien devrait nous inciter à la prudence. Trois années d’occupation n’ont pas réussi à stabiliser le pays et la situation empire de jour en jour…
 
Comment va la fameuse démocratie en Irak ? Très mal. Voilà un pays débarrassé d’un sanguinaire dictateur qui vit pourtant un quotidien sanguinaire. Nombre d’observateurs avaient fait remarquer à l’époque aux bellicistes Bush et compagnie (pétrolière) que le risque était grand de déstabiliser le pays tout entier et de le plonger dans un chaos terroriste inextricable. Trois années plus loin, force est de constater que les avertissements ont été soigneusement ignorés même s’ils démontrent, hélas chaque jour, leur validité. Près de 8000 irakiens ont goûté amèrement les joies de la nouvelle démocratie cette année au moment même où les puits de pétrole sécurisés sont copieusement pompés par l’occupant réel, les compagnies pétrolières (Lien). Les estimations des ONG oscillent entre 80 000 et 100 000 civils tués depuis le début de l’occupation, un chiffre hallucinant. Le sang rouge s’écoule et le sang noir et visqueux se prélève dans une simultanéité effrayante.
 
Au bord de la guerre civile pour ne pas dire complètement plongé dedans, le pays s’enfonce dans une frénétique spirale de la violence, les bombes répondent aux bombes sans que l’on puisse clairement identifier qui souffle constamment sur les braises. Là est en effet le paradoxe de l’Irak que l’occupant prétendait démocratiser par la force ( ???? ) en l’occupant. Une contradiction sémantique et systémique que chacun a pourtant fait mine d’avaliser en sachant pertinemment que les forces souterraines locales longtemps compressées par une main de fer ( Saddam Hussein) risquaient de jaillir au grand jour et de s’entrechoquer à la faveur de l’inévitable désordre engendré par un conflit. Nombre d’observateurs avaient également fait remarquer que l’occupation allait devenir le prétexte idéal pour la mouvance terroriste qui se verrait ainsi offrir un théâtre d’opérations sur mesure. Là encore le fracas des voitures piégées et des attentats sanglants apportent la pire des confirmations.  

 

L'Empereur du chaos

Le risque insensé d’affronter l’Iran
 
Cette dégradation permanente de la situation irakienne rend d’autant plus étonnante les velléités guerrières de la Maison Blanche. Bien incapables de stabiliser un front et de mater une insurrection disposant de moyens limités, les forces américaines prendront-elles le risque insensé d’affronter l’Iran qui n’a absolument rien à voir avec son voisin qui était affaibli par 10 années d’embargo, de multiples guerres tout en étant dirigé par un dictateur impopulaire et peu soutenu. Le régime iranien n’a certes pas les moyens de prendre le dessus sur l’armada dantesque de l’armée US mais les dégâts que pourront infliger les très déterminés « gardiens de la Révolution » à l’ennemi et à ses alliés objectifs sont impossibles à quantifier. Pire, les Mollahs iraniens disposent de relais importants dans la région toute entière sans oublier que l’Irak (majoritairement chiite comme l’Iran) pourrait basculer solidairement dans la balance avec une autre intensité que celle à laquelle nous assistons.
 
Les différends courants qui s’agitent dans l’ombre pour presser Bush de s’attaquer à la partition iranienne, à coups d’annonces fantaisistes (l’Iran pourrait fabriquer la bombe en 16 jours. Pourquoi ne l’ont-ils pas fait alors si une bombe atomique se construit plus vite qu’une maquette ? ), de catastrophisme et de nouvel holocauste nucléaire, ne mesurent pas l’ampleur de l’engrenage. A moins, que cet embrasement total soit le vrai objectif de ces terrifiants conspirateurs prêts à plonger le monde dans le souffle et le souffre des bombes ? Il est vrai que le cynisme de ces bourreaux de la paix est sans limites et que seul le résultat importe aux yeux des dangereux prédateurs et des théoriciens du chaos. Une partie de la réponse se lit d’ailleurs en filigrane dans l’interview que Daniel Pipes, une des têtes pensantes des néo-conservateurs américains, a donné il y a peu à la radio australienne ABC :
 
A propos de la guerre en Irak… (source « Courrier International », N° 801, 9 au 15 mars 2006 )
 
Daniel Pipes : (…) « Si Chiites et Sunnites s’affrontent, nos forces subiront moins d’attaques en Irak et on constatera aussi une baisse des attentats hors d’Irak. La priorité de la démocratisation qui était celle des USA devra alors être abandonnée. Cette priorité a de toute manière abouti à des résultats négatifs puisque les vainqueurs par la voie démocratique, que ce soit en Afghanistan, en Irak, au Liban, dans l’Autorité palestinienne, en Arabie Saoudite et en Egypte, ont à chaque fois été nos pires ennemis, les islamistes… »
 
Reconstruire l’Irak ?
 
Daniel Pipes : (…) « Depuis 1945, l’idée que le vainqueur paie, qu’il contribue à la reconstruction, semble acquise. Je n’ai rien contre. Mais je ne crois pas qu’il faille y voir une obligation légale ou morale. Quand quelqu’un entre en guerre, c’est pour vaincre l’ennemi, pas pour l’aider à reconstruire. »
 
  
 
 
 
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CC Jung

Publié dans Omegactualité

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