Pharaon revient...
Fin de la retraite…
Prévenu par un oiseau migrateur espagnol (canard sauvage surnommé « plume espiègle, De la Pena », supporter du Real apparemment) qui voguait vers les îles Baléares avec ses amis en classe économique, le DJ CC Jung s’est immédiatement dirigé vers l’océan, telle une tortue têtue mue par un instinct immémorial, pour rejoindre le continent européen à la nage à l’annonce mono-syllabique (YES !) du retour du maître. Enfin un signe du ciel bleu. Le signe que Dieu existait bien et qu’il aimait le football. Les Brésiliens le savent, ils ont cette longueur d’avance mystique sur nous.
Des dizaines de miles nautiques attendaient le piètre nageur, les requins se demandaient déjà comment consommer un dj (avec ou sans musique de fond ?), les nécrologies du journal municipal de son modeste village (prisonnier, il est le numéro 7, sachant que le bourg compte 8 habitants, deux chats, douze rats paranoïaques, une chouette affreuse, un renard prénommé Fox Mulder et deux chiens, la6 et ghost dog) étaient déjà sous presse, la veuve se réconciliait déjà avec la vie dans les bras d’un coach personnel. Mais… Zidane revient ! Alors il revient, le DJ ruiné, tel Rimbaud en grande vadrouille pour voir ce spectacle vivant, la preuve que le monde sait parfois être lumineux. Sa vie avait désormais un sens nouveau, rebrancher la télé et s’enivrer de TF1, drogue puissante et grande consommatrice de neurones, oublier les tourments du désir, les folies de l’écriture, les doutes de la foi, les couleurs de la frénésie autiste du peintre pour ne plus respirer que le vert pâturage des rêves…
Le roi en exil, Zidane, un arabe de Marseille, un comble de nos jours absurdes, revient tel un pharaon qui contemplerait le monde du haut de sa pyramide. Le prince des danseurs du vent et du souffle, danseur soufi en permanente pirouette dans un étourdissant manège de gestes techniques, d’extase aérienne, d’intelligence pure sur le vert échiquier des ambitions du muscle et de l’effort, revient. Il est là. Le concert ne pouvait s’achever sur une note muette comme un non-dit oppressant de silence mais sur un ultime ballet d’images, de couleurs, d’attitudes et de plaisir.
Pour donner une image aux novices du sport du gazon et des crampons, chaque action qui inclut Zidane est une redéfinition du football, il réinvente (en direct et en improvisation permanente) ce sport planétaire, ses certitudes, ses schémas et ses images pourtant nombreuses et variées.
Il est un créateur sans filet si ce n’est celui des buts adverses. Il est une invention pure née de l’imagination et du rêve des footballeurs en herbe, soit des milliards de passionnés. Du bonheur pendant une heure et demie et des étoiles inscrites au fond des yeux, tel est le programme Zidane dans la matrice. Comme le disait si justement F. Perez, président du Real de Madrid (où évolue Zidane), « ce joueur est extraordinaire, tout paraît simple avec lui alors que ce qu’il fait est terriblement complexe, il est l’oxygène du football, avec lui le jeu respire… ».
Flash spécial : Nous venons d’apprendre que le DJ CC Jung vient de gagner les côtes françaises sur le dos gris et amical d’un nageur supersonique, surnommé « magic olympique blue marine dragster» (un pur produit du club de dauphins supporters de l’Olympique de Marseille). Il s’est engagé, le dj rescapé, bien que déshydraté et brûlé par le soleil du protocole de Kyoto, à mettre en ligne, un MP3 pour fêter dignement l’événement. Soon.
See U
YES !