A bout de souffle,
Dans l’actualité du jour, le vaisseau Omegalpha a pris le soin d’éviter les marais peu ragoûtants de l’Elysée pour continuer à survoler l’actualité internationale avec une attention particulière pour l’Empereur du Bien. Avec un record d’impopularité, notre divin évangéliste semble emprunter à coup sûr le chemin douloureux du Golgotha des seconds mandats des locataires du Bureau ovale. Un peu sur le modèle français devenu une référence mondiale sous l’ère UMP, le président américain passe d’une crise à l’autre, trébuchant chaque fois un peu plus dans les sondages d’opinion pendant que la guerre de tranchées du Pentagone et de la CIA fait rage. En Europe, l’extrême droite qui a retrouvé toutes ses couleurs, broie du noir de plus en plus fréquemment et la confusion gagne bien des esprits. C'est la conséquence désastreuse d’une violente concentration de haine cuite et recuite par les apprentis-sorciers du populisme, un creuset de nihilisme et de bêtise qui éclate parfois avec la sauvagerie si propre aux races supérieures… Petit tour d’horizon à bord du « Space Bombay Interceptor ».
Ils sont quand même étonnants nos cousins d’Amérique… Après des années et des années de mensonge permanent et grossier, une myriade de scandales, une incompétence avérée de son charismatique leader, des abus de toutes les sortes, de la prévarication et un bourbier dans les pattes (Irak), 29 % de ces derniers continuent à avoir une opinion favorable de l’homme de paille qui siège à la Maison Blanche (Lien). Il y a là un épais mystère que la psychanalyse, la propagande et sans doute l’ignorance expliquent d’une quelconque manière. Les Français qui portent au pinacle un imposteur de bas-étage se garderont bien de se gausser trop bruyamment. Le dernier scandale en lice qui a mis si bas Bush est une douloureuse épine qu’il aura bien du mal à botter en touche et qui risque d’empêcher un petit moment la bonne marche des affaires. Une histoire de grandes oreilles indiscrètes qui n’en finit plus de siffler et qui revient comme un refrain lancinant.
Révélées il y a quelques mois, les écoutes illégales de la NSA embarrassent depuis un moment l’administration Bush qui a bien tenté, comme à son habitude, de ressortir le fantôme d’Al Quaida usé jusqu’à la corde pour expliquer que l’on mette un drap sur la Constitution, les lois en vigueur et les libertés individuelles. Le filon filou s’effiloche chaque fois un peu plus et l’épouvante barbue commence même à raser l’opinion publique. Devant le peu d’emprise de l’entreprise, le « gouvernement américain a subitement mis un terme à l'enquête sur le programme secret de surveillance intérieure de George W. Bush après le refus par la NSA, l'Agence nationale de sécurité, d'autoriser les équipes du département de la Justice à enquêter sur le sujet » nous explique une dépêche d’Associated Press ( AP, Lien ). La manière est cavalière mais elle n’a pas pour autant désarçonné l’adversité…
Au moment même ou George Walker Bush tentait d’éteindre le feu qui couvait à la mode étouffoir, des listings (c’est une mode apparemment) sont sortis dans la presse (USA Today en particulier) pour apprendre au grand public que les écoutes concernent une grande partie des citoyens américains et qu’elles ont commencé dès les fumées du 11 septembre dissipées. Une manière de faire replonger la NSA dans la tourmente et un nouvel épisode de la guérilla qui oppose le Pentagone à la CIA. Les preuves de ce qui semble être une des plus grandes bases de données au monde tombent à un moment idéal pour l’agence de Langley qui attend avec inquiétude la nomination d’un nouveau patron contesté (voir ressources du site). Le timing est parfait. « Ces nouvelles révélations interviennent alors que le général Michael Hayden, qui a supervisé le programme d'écoutes quand il était à la tête de la NSA de mars 1999 à avril 2005, vient d'être désigné directeur de la CIA par le président Bush et attend d'être confirmé par le Sénat. » indique l’AFP (Lien). Bien joué, c’est ce que l’on nomme un coup à deux bandes…
Pendant ce temps en Europe, terre d’histoire et de traditions, vieux continent à la longue expérience politique qui a vu naître les Lumières, la Révolution française et les Droits de l’homme, le populisme prospère comme une belle fleur trop fardée sur le lisier. Il y a quelques semaines, un tiers des Français assurait gaillardement partager les idées de l’extrême droite, jugeant sa rhétorique nauséeuse, « utile au débat ». Un jeune skinhead d’Anvers a mis en application les idées et il laisse deux morts sur le carreau et un blessé. Il voulait tout simplement « tuer des étrangers », un raccourci sommaire de tout un programme.
Cette folie meurtrière est l’aboutissement d’une exaspération largement orchestrée par l’extrême droite locale. Quelques semaines plus tôt, la population outrée par un meurtre crapuleux, était à deux doigts du lynchage de maghrébins avant de s’apercevoir que le meurtrier présumé était un jeune…polonais. Comme le souligne justement le chef du gouvernement belge, Guy Verhofstadt (libéral flamand) « Ces crimes horribles et lâches sont une forme de racisme extrême. Nul ne peut désormais ignorer ce à quoi l'extrême droite peut mener » (Lien Figaro). On avait dit la même chose après l’épisode nazi…
Ressources du site :
Naissance d'une junte militaro-industrielle
La cote de popularité de George Bush tombe à 29 % ( Reuters )
Des millions d'Américains écoutés par l'agence pour la sécurité nationale ( AFP )
« Les écoutes sont moins nombreuses qu'en France » (Nouvel Obs)
Des millions d'Américains écoutés par l'agence pour la sécurité nationale ( AFP )
Fin de l'enquête gouvernementale sur le programme d'écoutes de George W. Bush ( AP )
Le meurtrier d’Anvers voulait tuer des étrangers (Figaro)
Les combats de rue font toujours rage à Mogadiscio en Somalie (Reuters)