Le chaos irakien, une calamiteuse évolution
Bloody Sunday
Il suffit de jeter un œil sur la litanie des dépêches qui tombent à propos de l’Irak pour comprendre que le pays naguère puissant s’enfonce dans un chaos indescriptible qui aboutira sans doute à une guerre civile si les provocations continuent et les manipulations perdurent. Il est loin le temps des discours pour nous vendre de la lutte antiterroriste à défaut d’armes de distraction massive, de la « démocratisation forcée » du grand Moyen-Orient et tout l’argumentaire bidon avancé par les sangsues de l’or noir.
En quelques courtes années, les néo-conservateurs de la Maison Blanche ont réussi la prouesse de semer le chaos et la désolation dans une région à fleur de peau, à mettre à cran plus d’un milliard de musulmans, à faire progresser un peu partout l’intégrisme en étant une contre-propagande flagrante et permanente des supposées valeurs démocratiques à imposer. Aujourd’hui l’Irak implose, l’Iran s’expose et le Hamas s’impose. Magnifique bilan auquel il faut ajouter une liste d’ignominies qui va des bombardements au phosphore sur les populations civiles irakiennes (100 000 civils tués depuis le début de l'occupation selon les ONG) à la prison d’Abou Graïb en faisant un détour sanglant par les territoires occupés puis une escale européenne dans les soutes d’un avion furtif (personne n’a rien vu, voyez-vous !) avant de s’échouer dans le camps de concentration high-tech de Guantanamo. On applaudit à deux mains.
Le pays des mille et une nuits... sans électricité
Terrible échec des ténébreux charognards pétroliers qui n’auront finalement pas réussi à imposer une parodie d’amélioration de la situation dans ce baril de poudre régional qu’il convenait de manier pourtant avec mille précautions. Tel était sans doute le cadet de leurs soucis. Outre l’ignorance manifeste de ces « stratèges » à propos des spécificités locales, il faut imputer cette gigantesque bévue et bavure à la suffisance et au mépris pour les populations concernées qui transparaissent dans chacune de leur décision militaire, politique et logistique.
Comment comprendre que les pompes à pétrole saignent le pays à haut débit pendant que ces mêmes irakiens doivent faire trois heures de queue à la station-service pour s’acheter à prix d’or le précieux liquide, que les rues sales et jonchées d’ordures du fait de l’absence de voirie et d’eau courante baignent dans une terrifiante obscurité une fois la nuit par manque d’électricité ? Les différents courants religieux et confessionnels s’affrontent désormais ouvertement, bien aidés par le contre-terrorisme qui souffle sur les braises rougeoyantes dans l’espoir un peu vain à long terme, de régner en divisant encore et toujours.
Des terroristes qui se réclament de l’Islam dynamitent les dômes sacrés des mosquées, tirent sur des adolescents qui jouent au football, font exploser des marchés et des processions religieuses, étrange attitude suicidaire pour des insurgés qui prétendent combattre l’occupation, non (Lien) ? Quant aux soudards de l’Empire, ils n’essayent même pas de donner le change, repliés dans leurs bases-bunkers, tirant sur tout ce qui bouge pendant que les gigantesques pipe-lines vident le pays de sa substance et de sa richesse pour irriguer les comptes des initiés, pour gorger les grosses berlines américaines et surtout pour engraisser les bénéfices des « pétrolières ». Une vampirisation au sens propre et au sens figuré. Triste dimanche en Irak.
Liens :
Journée sanglante en Irak : 70 morts (Nouvel Obs) (Nouvel Obs)
Réseau Voltaire (une autre vision) :
La guerre de l’information (Documents déclassifiés) (Documents déclassifiés)
Extrait : « Le document rendu public fin janvier 2006 par la National security Archive, confirme que le Pentagone n’a pas abandonné le terrain de la guerre de l’information et de la propagande. Ainsi le document indique que « L’importance de la maîtrise de de l’information, explique l’objectif de transformation des Opérations d’information pour en faire une arme à part entière comme c’est le cas des forces aériennes, terrestres, navales, ainsi que les forces spéciales »
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CC Jung