Constat accablant

Publié le par cc jung in effect

 
Zoo tour
 
Les records d’incarcération d’individus tombent les uns après les autres, la faute à une politique basée sur le chiffre et le spectaculaire, la faute à une politique démagogique qui puise sa légitimité dans une pirouette malsaine. Il s’agit ni plus ni moins que de vider de sa substance idéologique l’extrême droite,  pour la combattre. En clair, faire mieux ou pire. C’est réussi.
 
 
Record absolu. Les prisons sont pleines à ras bord, on y entasse tout ce que la France compte de parias et de désaxés, reliquat d’un pays en décomposition sociale avancée. L’heure n’est pas à la réinsertion mais à l’incarcération. Alors on entasse, on empile, on comprime délinquants, malades mentaux, mineurs, étrangers, alcooliques et drogués dans une « joyeuse pagaille » qui finit parfois par le meurtre ou la pendaison. La politique du vide me direz-vous, cela fait de la place.
 
La promiscuité est un euphémisme, la débrouille (question de survie) est une religion. Bilan de cette explosion carcérale : surpopulation, augmentation de la violence, tribunaux dépassés, associations en perte de vitesse faute de moyens adéquats, recrutement par les extrémistes religieux et surtout politique judiciaire en échec absolu.
 
 
 
 

Le Prisonnier

 
 
 
 
 
Cette France d’en bas que l’on aimerait tellement mettre au pas, piétine dans des cellules surchargées, cour des miracles qui n’arrivent jamais, cage aux fous furieux où les bonnes manières ne sont pas de mise. Car la mise est tout autre, le pari est politique et idéologique, il faut faire ce que préconise le Front National pour l’affaiblir en lui ôtant ses arguments. Ainsi soit-il…
 
Du sécuritaire et du répressif, du pur et dur, du chiffre, de la peine automatique, le couperet de la loi qui débite à la chaîne, des statistiques fabuleuses sur un matériau qui est tout sauf anodin, des humains en détresse sociologique, des égarés et des paumés du système.
Imagine-t-on les partis politiques allemands de l’époque (c’est une image bien sûr, une extrapolation argumentaire) appliquer les préceptes du national socialisme pour contre-carrer la montée en puissance d’Hitler ? Etrange logique extraite de la glauque mélasse des calculs politiques.
 
Le calcul est pourtant vite fait en comparant les chiffres, capacité d’accueil et nombre de détenus. Pour une place prévue, deux ou trois détenus tournent comme des lions en cage, étrange zoo humain qui prétend faire la leçon civique et pénale aux déviants, curieuse réponse d’une société qui se targue de défendre un modèle de vie éclairé.
 
Digne du Tiers-Monde mais sans l’excuse du manque de moyens. On a voulu faire du chiffre et ils ont grimpé plus vite que les murs de ces prisons que l’on construit à la hâte, la truelle dans une main et l ‘autre occupée à caresser dans le sens du poil une certaine France qui vote.
 
Cachez ces français indignes, ces étrangers envahissants et ces malades chroniques que l’opinion accepte vaguement de regarder derrière des barreaux métalliques. Formez des bataillons de gardiens de la paix et de gens d’armes pour punir et séquestrer ceux qui n’adhèrent pas à cette société mirifique, celle d’un état policier et répressif, celle d’une France recroquevillée sur son supposé maigre pécule, inquiète et agressive comme un animal que l’on aurait affamé d’idéal de justice sociale et de vision d’avenir. Des prisons ? Non des fourrières !
 
 
CC JUng
 
 
 
Un bilan noir du commissaire européen aux droits de l'homme, Alvaro Gil-Robles. Par Dominique SIMONNOT

jeudi 22 septembre 2005 (Libération - 06:00)
 
 
 
Mauvaise foi…
  
« Comment un monsieur arrivant du Bangladesh ou du Yémen peut-il, en cinq jours ­ qui passent à une vitesse folle ­, rédiger son dossier en français ? C'est littéralement impossible et c'est inacceptable ! »
 
 
Le dépôt des étrangers, sous le palais de justice de Paris
 
« De ma vie, sauf peut-être en Moldavie, je n'ai vu un centre pire que celui-là ! C'est affreux ! Les gens s'entassent dans un sous-sol sur deux niveaux, sans aération. »
 
Dignité
 
« Il faut être clair et net, être en prison, c'est être privé de liberté, et non pas vivre dans un lieu indigne d'êtres humains. Dans ces conditions, les gens sortent de là pires qu'ils n'y sont entrés, pleins de haine contre une société qui les a traités de la sorte. »
 
Association de bienfaiteurs
 
« Ce tissu social est très fort, mais en grave danger, car les subventions se réduisent alors que ces personnes font en grande partie le travail de l'Etat. »
 
Constat…
 
« Mais il ne suffit pas de parler, maintenant il faut agir…. »
 
 
Lien :
 
 
 
 
See U
 

Publié dans Omegactualité

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article