Iran, Irak, mêmes mensonges, même effet
La formidable machine de la propagande
Les conclusions concernant les attentats du 11 mars 2004 à Madrid sont désormais publiques et elles nous apprennent ce que nous supposions déjà, et ce, en dépit de l’hystérie médiatique qui entoure le terrorisme. De la même manière qu’une enquête gouvernementale anglaise vient de conclure que les attentats de Londres étaient le fait d’un petit groupe d’illuminés autonomes, les juges espagnols ont été incapables de retrouver la patte d’Al Quaida derrière l’effroyable carnage de Madrid. Encore une fois, la mythologie distillée par la propagande active s’effondre, elle qui voulait rattacher les attentats comme un chapelet d’indices pour prouver l’immense cafouillage de terrorisme et contre-terrorisme d’état que prétend être Al Quaida.
C'est une nouvelle méthode pour qualifier l'implication d'Al Quaida...Pour ne pas saborder le matraquage permanent des médias et des gouvernements qui, au nom de l’ennemi indicible, en profitent pour nous vendre et parfaire le dispositif sécuritaire de contrôle de sa propre population, le juge espagnol Juan del Olmo prétend à présent que la multinationale du crime islamiste (crée par la CIA en Afghanistan, rappelons-le encore et toujours) est la "béquille idéologique" pour les fous furieux poseurs de bombes. L’argument est…bancal et ne tient pas debout puisque avec un raisonnement pareil, tous les actes violents peuvent être déclarés d’inspiration terroriste d’Al Quaida. C’est oublier surtout la possibilité d’une manipulation des islamistes par des services parfois amis ou même internes. Les attentats de Bologne en 1980 (Italie) et le mystérieux groupe des tueurs du Brabant en Belgique (1982) sont autant d’actes terroristes commis contre sa propre population, des actions qui ont impliqués l’extrême droite, la police, l’armée et les services secrets. A l’époque, Al Quaida n’existait pas encore pour lui coller la manipulation d’état sur le dos, dommage.
Les attentats d’Oklahoma (USA) qui ont fait 168 victimes sont un autre exemple de diversion des médias et du pouvoir en place pour alimenter la machinerie de la propagande. Rappelons également que lors de « l’attentat d’Oklahoma City, en 1995, les médias avaient dénoncé la responsabilité des Arabes, des Musulmans et de Ben Laden, provoquant ainsi des réactions racistes allant jusqu’à des agressions physiques. Finalement, la police a procédé à l’arrestation de Timothy Mc Veigh, tout à fait Américain, bien blanc et bon chrétien, militant terroriste d’extrême droite, pilote d’avion de l’armée américaine pendant la guerre du Golfe » (« ni rire ni pleurer mais comprendre » Acrimed). Même effet d’annonce et même réaction de la part du public à qui l’on vend un artificiel « choc des civilisations » pour masquer l’avènement du Nouvel Ordre mondial (celui de la prédation, du sécuritaire et du bouc-émissaire), pour masquer aussi son propre ennemi intérieur.
L’implication de Saddam Hussein, ennemi juré des islamistes
Les médias outre-atlantique, un temps abusés et tétanisés par le 11 septembre 2001, découvrent avec une stupéfaction feinte, le château de cartes mensonger patiemment construit par l’administration Bush et relayée complaisamment par ces mêmes médias ( voir liens). L’amplification médiatique fonctionne à merveille puisque 75 % des américains étaient persuadés de l’implication de Saddam Hussein, ennemi juré des islamistes, dans les spectaculaires attentats de New York, à la veille de l’occupation en Irak. Ils sont presque autant aujourd’hui à penser aujourd’hui que l’Iran dispose ou s’apprête à disposer d’une bombe atomique qui, à peine en service, sera aussitôt balancée sur Israël, en dépit du bon sens et des conséquences d’un tel acte. L’apocalypse nucléaire est certainement le souhait le plus sincère des autorités iraniennes…Les bravades du président iranien Mahmoud Ahmadinejad qui doivent être comprises comme des provocations à usage de politique intérieure, sont prises au sérieux par cette armada de gogos alimentés en continu en désinformation. Un sondage effectué en Europe sur la réalité de la menace iranienne donnerait sans aucun doute des résultats similaires de crédulité puisque les puissants médias pratiquent les mêmes recettes à coup de glissement sémantique insidieux.
Il est question désormais d’une attaque nucléaire sur les installations en Iran
Au départ, l’Iran souhaite redémarrer un programme civil nucléaire qui pourrait à terme déboucher sur un programme militaire si le pays se dote d’un programme conséquent, s’il bénéficie d’un transfert de technologie et si la communauté internationale ferme les yeux. Aucune des conditions n’est remplie pour favoriser cette issue et pourtant…Et pourtant, les couvertures des journaux affichent le portait du virulent président iranien sur fond d’apocalypse nucléaire, l’Iran qui n’a même pas démarré vraiment son programme civil, a déjà la bombe nucléaire en soute à écouter le brouhaha ambiant. Il est question désormais d’une attaque nucléaire sur les installations iraniennes par les USA, rien que cela. Le mythe s’alimente de lui-même en permanence, les soupçons deviennent des certitudes, les allégations sont présentées comme des vérités et les vérités provisoires se mutent en urgence stratégique pour déclencher les hostilités, au nom de la "guerre préventive", une supercherie totale pour masquer l'agression.
La presse américaine vient donc de découvrir que les fameux laboratoires roulants (pratiques pour servir de laboratoires sensibles, avec du nucléaire et du bactériologique à manipuler précautionneusement entre deux nids-de-poule, non ?) étaient encore une fois, une pure invention de la propagande de la Maison Blanche. Tout comme les missiles balistiques irakiens capables de frapper les USA (une aberration logistique), les liens entre Saddam Hussein et Al Quaida, tout comme le programme conçu par l’Irak pour se procurer de l’uranium nigérien (la dénonciation de cette supercherie indigne des services secrets, une photocopie avec une fausse signature, a failli coûter cher à l’ex-ambassadeur américain Joseph Wilsonne), tout comme les grottes à sept étages de Ben Laden en Afghanistan, comme l’anthrax (d’origine militaire et…américaine), etc. Les mêmes recettes donnent encore et toujours, les mêmes résultats. En attendant la prochaine catastrophe, la formidable machine de la propagande continue de défier l’intelligence la plus élémentaire avec un succès certain. Il suffit de lire les journaux, d’allumer sa télé ou de lire les articles publiés pour s’en convaincre et se sentir pris d’un vertige terrible.
Liens :
L’énigme des « tueurs fous » du Brabant (le Monde Diplomatique)
«Ni rire ni pleurer, mais comprendre » (Acrimed)
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CC Jung