Communiquez les !

Publié le par cc jung in effect

 Communiquez les !
 
Nous vivons désormais dans l’ère merveilleuse de la communication. C’est la transmission du  message des élites aux citoyens, une relecture permanente du réel par l’art du discours et de la persuasion sournoise. Relations publiques, lobbying, relais d’opinion s’évertuent à orienter votre réflexion dans la direction voulue… comme on dirige un troupeau docile. Vive la Com.
 
 
Surréaliste. Alors que le pays se débat dans une crise sociale profonde, que pas un jour ne passe sans annonces de licenciement massifs, que le chômage gangrène des pans entier du corps social, l’admirable amiral Breton, cheveux balayés par les embruns vivifiants, chante à tue-tête comme un marin en goguette. « Tout va bien ! La croissance pointe à l’horizon, l’économie est en marche et le moral des troupes est au plus haut ! » susurre le barreur du Titanic.
 
 
Souffre-t-il du mal de mer (après Francis) ? Est-il sujet à des bouffées délirantes… de cigarettes qui font rire ? Rien de tout cela, pauvres citoyens ignorants, le joyeux Breton est en train de vous communiquer. Un numéro de cirque médiatique. Telle une armada de robots aux discours formatés et identiques, les élus de la Majorité répètent en effet à l’envi, formules et petites phrases, assurant le quidam de la justesse de leurs orientations politiques et économiques. Tout ira bien.
 
 
Vous éprouvez une inquiétude légitime quant à la méthode gouvernementale et ses résultats ? Pas de panique, c’est que vous n’êtes pas capables de comprendre les enjeux, le plan général, le contexte et les défis à relever. Heureusement, régulièrement, l’élite intellectuelle et politique descend dans l’arène fétide dévolue au peuple, les médias, pour vous fournir du prêt à penser, de la pensée pré-mâchée, simplifiée, caricaturée à l’extrême, honteusement mensongère pour travailler l’opinion au corps, la remodeler. Au citoyen de base, celui que l’on saigne comme un malade imaginaire, il faut bien expliquer combien les vampires de l’impôt et de l’Etat sont une douce thérapie.
 
Expérimental
 
Vous les connaissez ces héros de la pensée unique qui semblent représenter des courants opposés (en apparence) mais qui distillent le même alcool anesthésiant pour l’opinion publique que l’on saoule de mots, de vent, de promesses sur un doux air de pipeau. Les BHL, les Kouchner, les Adler, les Minc, les Duhamel et tant d’autres irriguent le pays d’analyses savantes, de débats et de longs discours, une crue méthodique et idéologique qui n’a pour seul but que d’éteindre de possibles foyers de contestation tout en faisant avancer telle ou telle manipulation au gré des alliances et des commanditaires.
 
L’ère de la communication a débuté par le secteur industriel, par la publicité. L’enjeu est de taille, persuader pour vendre. Comme le soulignent  John Stauber & Sheldon Rampton, « Face aux entreprises, le citoyen-consommateur détient un énorme pouvoir que lui-même soupçonne à peine : choisir de consommer ou non tel ou tel produit. Ce choix reste au demeurant « trop dangereux » pour être laissé au seul bon vouloir du citoyen ; ce dernier doit être guidé ».
 
Ce concept s’est ensuite peu à peu étendu à tous les secteurs de la société et surtout à la politique. On vous vend désormais une constitution, un référendum et un homme politique comme on vous vante un baril de lessive ou de la lingerie. Seul l’habillage et le champs lexical varient selon les produits, les techniques de manipulation restant les mêmes.
 
Rien n’est le fruit du hasard au royaume de la Com. La mise en oeuvre de « campagnes d’opinion » est minutieusement préparée comme autant de plans de bataille : « financement de partis politiques et création d’associations regroupant des pseudo-scientifiques pour soutenir l’industrie du tabac, utilisation des bandes dessinées à destination des enfants par les compagnies d’électricité pour promouvoir le nucléaire aux Etats-Unis… » soulignent encore John Stauber & Sheldon Rampton.
 
L'admirable amiral
 
 
Le monde associatif qui pourrait représenter une alternative crédible et citoyenne aux lourds appareils des partis n’est pas épargné par les lobbyistes méthodiques, impossible d’échapper à la matrice idéologique. Les militants sont ainsi répertoriés et catalogués pour pouvoir les « traiter » ensuite. Ils les classent en quatre catégories : « les révolutionnaires, les opportunistes, les idéalistes et les réalistes. Voici leurs démarches pour les maîtriser : « isoler les révolutionnaires ; puis flatter les idéalistes et les éduquer pour les transformer en réalistes ; enfin récupérer les réalistes pour qu’ils adoptent le point de vue de l’industrie menacée. » nous apprennent les deux auteurs.
 
Pourquoi cette systématisation de l’intoxication ? Pour une raison simple et méprisante : « L’immense majorité de nos élites est intimement convaincue que les citoyens sont dénués des qualités de jugement qui leur permettraient d’accéder à une bonne intelligence des informations sensibles et de fonder réellement la démocratie, en un mot que nos opinions sont condamnées à se nourrir des produits de l’« industrie du mensonge ». Les concernés apprécieront…

 
 
Ressources du site :
 
 
 
 
Liens annexes :
 
L’Industrie du mensonge. Lobbying, communication, publicité & médias de John Stauber & Sheldon Rampton
 
 
 
 
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DÉBUT DE PANIQUE DANS LE MICROCOSME MÉDIATIQUE
Extraits : « Figurez-vous, je les cite, que les infos sur Internet échappent à tout contrôle, à toute vérification des sources, qu’on peut y craindre les tentatives de manipulations sournoises de malfaisantes puissances occultes, que tout un chacun peut y débiter des horreurs. »
 
 
 
 
 
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CC Jung
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Publié dans Omegactualité

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